LES ENSEIGNEMENTS ADAPTES

Les enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré constituent l’une des réponses qu’offre le collège à la diversité des élèves et à leurs besoins éducatifs particuliers.

Si la population de collégiens qui reçoit un enseignement adapté est spécifiquement repérée : « élèves présentant des difficultés scolaires graves et durables », les circulaires de cadrage (la dernière circulaire en date : 2006-139 du 29-8-06) nous rappellent que ces enseignements peuvent être dispensés principalement par des PE titulaires de l’option F du CAPA-SH (certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap) mais aussi par les PLP et les PLC (« plus particulièrement en EPS, en arts plastiques, en langue vivante, en éducation musicale, dans les disciplines expérimentales et en technologies »). Ce sera d’autant plus nécessaire maintenant compte tenu de l’annexe à cette circulaire de septembre dernier qui fixe les volumes horaires disciplinaires pour chacune des divisions de la SEGPA et que, par ailleurs, les collègues PE reçoivent une formation initiale basée sur le principe de polyvalence et que pour certaines disciplines (les sciences physiques notamment ou les langues étrangères), ces collègues peuvent être en difficulté pour dispenser un enseignement disciplinaire de qualité.

L’ensemble des disciplines enseignées au collège concerne les enseignements adaptés. Les finalités qui y sont poursuivies sont celles des enseignements du collège même si les programmes n’y sont pas applicables à l’identique.

En effet compte tenu de la particularité du public de SEGPA (pour mémoire : « difficultés graves » : non maîtrise de toutes les compétences et connaissances attendues à la fin du cycle 2 ; et donc lacunes importantes dans l’acquisition de celles prévues à la fin du cycle 3………… « difficultés durables » : difficultés qui n’ont pu être remédiées par les actions de prévention, d’aide et de soutien et l’allongement des cycles), les disciplines seront abordées de manière différente même si l’adaptation ne peut se réduire à alléger de façon aléatoire les programmes d’une partie de leurs contenus. Renoncer a priori à certaines connaissances ou compétences risque de priver l’élève de l’accès au sens d’une discipline [E1] . En revanche, on peut être amenés à privilégier certains contenus au regard des objectifs spécifiques des enseignements adaptés.

Pour ce qui concerne les mathématiques et le français :

Les PE compte tenu des besoins spécifiques des élèves aborderont ces approches disciplinaires en se basant d’abord prioritairement (notamment pour les deux premiers cycles : cycle d’adaptation et cycle central), sur des compétences de cycle 3 avant d’investir les programmes du collège [E2] . Dans ces deux disciplines les collègues de SEGPA ont en effet souvent à faire face à des élèves dont le parcours scolaire a souvent été marqué par les difficultés et les échecs et dont les compétences sont très hétérogènes. Il convient d’apporter aux élèves des réponses en lien avec leurs besoins, de restaurer par exemple en français leur rapport à la langue (E souvent incapables de flexibilité linguistique qui reste l’apanage des élèves en situation de réussite scolaire).

Par contre, pour toutes les autres disciplines : ce seront les programmes du collège qui s’imposeront. L’adaptation prendra alors des formes différentes. Pour exemple, en histoire-géographie, on adaptera :

è en faisant des choix[E3] : il conviendra d’élaborer une programmation qui couvre la totalité des grands thèmes inscrits dans les programmes du collège, programmation qui aura pour guide les grandes finalités de l’histoire et de la géographie.

è en articulant[E4] savoirs et savoir-faire : les exercices faits en classe ne sont pas seulement le moyen de rendre concret le contenu des programmes ; ils ne constituent pas une fin en soi mais une étape permettant à l’élève le passage d’un type de langage à un autre (les exercices formels, construction de graphiques ou reproduction de croquis ne sont formateurs que s’ils s’intègrent dans une démarche d’analyse ou de synthèse).

è en articulant les compétences transversales des programmes : de nombreux liens thématiques peuvent s’établir avec le français, l’éducation civique, les sciences de la vie et de la terre, les mathématiques……..ex : lire et écrire en histoire, c’est :

- apprendre à repérer l’idée principale d’un texte,

- apprendre à rechercher une ou plusieurs informations dans un texte et à les classer,

- apprendre à mettre en relation une information trouvée dans un texte avec ses connaissances,

- apprendre à rédiger en autonomie une ou plusieurs phrases en réponse à une question,

- apprendre à rédiger un paragraphe en organisant ses idées, ses phrases.

-

è en variant les approches pédagogiques : l’organisation thématique des programmes permet de mettre en place des activités dont le but est une production commune (constitution de dossiers, préparation d’enquêtes, de panneaux d’affichage……) permettant de fédérer des activités et de motiver les élèves.

è en donnant du sens aux apprentissages[E5] .

[E1]Et/ou d’une possibilité de poursuite drétudes (accès à certaines formations de niveau V impossibles si pas de LV ou pas de sciences phys. Par ex.)

[E2]Mais pas d’approche « homogène » : groupes de besoins en fonction des évaluations CE2 et 6ème

[E3]raisonnés

[E4]Très finement

[E5]Notamment en permettant à l’élève de prendre conscinece de la place que prend telle ou telle séquence/séance dans un ensemble programmatique (place du livret de compétences et des outils d’autoévaluation…

TEXTE MME RODIER

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